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Cours de français en ligne (par B. MIRGAIN)

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Bernard.Mirgain@ac-nancy-metz.fr

Mise en ligne de cours de français. Aide gratuite pour les élèves.

http://www.lycee-pmf-epinal.fr

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Feydeau et le vaudeville "Occupe-toi d'Amélie"

Feydeau et le vaudeville "Occupe-toi d'Amélie"
LIEN INTERNET avec la PENICHE THEATRE "CRISTAL' CANAL" - PORT DE PLAISANCE D'EPINAL -
face au Restaurant "La Capitainerie" - Théâtre sur la péniche, sous la direction de Jean-Max Jalin et Christelle Angora. Du 14 janvier au 27 mars 2011, avec au programme de nombreuses pièces de Feydeau, Courteline et Jules Renard. Voir programme en cliquant sur le lien ci-dessous.

http://88.agendaculturel.fr/theatre/epinal/peniche-theatre-cristal-canal/

[FEYDEAU, LE GRAND HORLOGER DU THEATRE
par Bernard Mirgain
« Devant les tragédies, on étouffe d'horreur. Devant Feydeau, on étouffe de rire », disait Marcel Achard. « Occupe-toi d'Amélie » est le dernier de ses vaudevilles, qui renoue avec l'obsession du ménage de la main gauche déjà phosphorescente dans la saynette « Un bain de ménage » (1888), une pochade en un acte représentée vingt ans auparavant. Dans la pièce « Occupe-toi d'Amélie », mise en scène pour la première fois en 1908, Amélie Clémentine Pochet est une sémillante cocotte qui détraque toute la machine sociale. Cette pasionaria un brin subversive, à la gouaille faubourienne, pleine d'espièglerie, toujours d'une bonne humeur saine et tonique incarne le vrai chic parisien. Une grisette qui lorgne sans retenue tous les cadeaux, surtout ceux de ses galants.

La pièce met en scène la petite reine d'un cercle de joyeux lurons, de beautés peu farouches ou de maîtresses entretenues, et autres heureux drilles, noceurs invétérés. Amélie est une elfe évanescente aimée par Etienne de Milledieu, un lieutenant de réserve qui doit s'absenter vingt-huit jours pour ses obligations militaires à la caserne de Rouen (là où Feydeau fit d'ailleurs son service militaire). Ce dernier confie la protection d'Amélie - une femme très convoitée par les jeunes muguets et autres galants au c½ur en goguette - à son meilleur ami, Marcel Courbois ; ce dernier, coursier à la Bourse de Paris, est sur le point d'hériter une fortune colossale. A la seule condition de se marier prestement. Une belle aubaine pour se servir d'Amélie, en toute camaraderie, cela va de soi. Marcel élabore alors un stratagème pour duper son oncle (et parrain à la fois), servant de fidéicommis : organiser un mariage fictif, un mariage blanc avec sa camarade Amélie, la maîtresse de son ami Etienne. Résumons : une cocotte, la maîtresse des lieux, qui joue les épouses, mais aussi une épouse qui joue les cocottes ; Irène, la comtesse de Prémilly, l'ancienne maîtresse de maison d'Amélie, entichée de Marcel, voit dans l'irruption de cette amazone briseuse des c½urs, une menace pour sa liaison amoureuse – et adultère – avec le jeune Courbois.
Pochet, un père à la ramasse, Etienne , un cocu dont tout le monde se fout, un parrain à la manque, un prince à la noix, un vrai faux mari, un faux vrai ami.... forment une galerie de portraits hauts en couleurs. Une escouade de dix-huit comédiens, et pas forcément des premiers rôles, car tous ces seconds rôles, excellents nageurs en eaux loufoques, forment la vague des quiproquos renversants qui nous submerge sans nous laisser le temps de respirer. Des viveurs, des noceurs impénitents, désireux de se ranger, des provinciaux balourds, pédants, des hommes vulnérables, au caractère faible, tyrannisés par une jalousie maniaque, des époux martyrs, donc rien que des types conventionnels de la comédie d'intrigue. Un père ancien brigadier gardien de la paix et régisseur de la vie galante de sa fille.... Pochet, qui se remplit les poches. Un diamantaire d'Anvers, rupin et particulièrement collant. Des rentiers oisifs, qui battent la semelle, des guêpiers : ils ont le temps qui les rend disponibles pour l'aventure. Des soubrettes qui n'ont rien des oies blanches, sortes d' Aphrodites des banlieues malicieuses à souhait. Un aristocrate libertin, lubrique, le prince slave Nicolas de Palestrie, en mal de bulles de champagne et de luxure. Marcel, l'ami piégé, Etienne, l'élu supplanté...

UNE PIECE A CENT A L'HEURE

Comme une fine dentellière, le dramaturge ravaude, tricote les fils de son intrigue. Feydeau tire le diable par la queue en mettant en scène des tromperies grossières aux ficelles épaisses comme des câbles. La gaieté pétillante doit beaucoup d'ailleurs aux escapades échevelées d'Amélie qui mène tambour battant une vie de bâton de chaise : elle court d'un amant à l'autre, de l'amant officiel au faux mari...Elle va devoir gérer trois rôles : celui de la cocotte, de l'épouse et de la fiancée ! De savoureux téléscopages et bien des discordances attendues pour cette jeune mariée, tapineuse, dévergondée et coureuse à la fois. Tous les verts-galants la désirent pour son charme, ses attraits, sa beauté et surtout sa légèreté... Qui joue la comédie ? qui ne la joue pas ? qui est qui ? Mais où courent -ils tous ? Le père Pochet court après sa fille, Etienne court après sa maîtresse, le parrain poursuit le futur jeune marié Marcel Courbois, la comtesse court le guilledou, le prince court la gueuse... Et tout le monde court après l'argent. Les personnages explosent d'énergie, entrent et sortent, hurlent, se disputent, se brocardent, rigolent et nous transportent dans un monde de délire et de folie tourbillonnante, dans l'euphorie de la bonne humeur à l'état pur car les sentiments des uns et des autres sont toujours abordés dans leur plus grande frivolité... Le rythme enjoué de ces chassés-croisés amoureux est vertigineux : malentendus, quiproquos, situations cocasses... Les personnages de la pièce ne cessent d'accumuler les gaffes et les mensonges. Mensonges qui se retournent bien souvent contre leur auteur : c'est le principe canon de l'arroseur arrosé. La pièce est comme un magasin de farces et attrapes, l'auteur met en ½uvre une dramaturgie du double fond, voire du triple fond. « Mundus universus exercet histrionem » comme l'indiquait déjà le fronton du Théâtre du Globe de Shakespeare à Londres : le monde entier joue la comédie...On joue la comédie de l'amitié, la comédie de l'amour...décliné sur le mode disruptif, ou dysphorique : les ébats amoureux sont toujours interrompus, systématiquement perturbés, tout est décalé. Un jeu de jupons froissés, des sentiments frivoles, c'est bien autre chose que des portes qui claquent et des amants dans le placard....

FEYDEAU JONGLE AVEC LES MOTS

Feydeau jongle avec les mots, multiplie les pirouettes et les inserts narquois : les effets de contraste sont violents (qu'il s'agisse du langage ou des m½urs), entre la gouaillerie d'Amélie et ses répliques du tac au tac et les propos distingués et toujours distants de la comtesse. La scène 8 de l'acte I est révélatrice à ce sujet : Irène ne comprend pas le sens du mot « mouise ». Amélie lui explique ce sens : « la purée !» ; « la débine », renchérit Etienne de Milledieu. Et Pochet enfonce le clou : « la crotte ». Des métaphores fleuries à la chinoise, des jurons (les Godferdeck ! du parrain) qui sont autant de clins d'½il au public. L'argot, celui des domestiques parisiens, la langue vernaculaire des mauvais garçons, des Apaches. Bourlingueurs des comptoirs, de ces lieux plutôt malfamés où l'on s'envoie dans le fusil force de pistaches [expression signifiant boire de l'absinthe, en raison de la couleur verte de cet alcool], les Apaches savent jouer du surin, de la seringue (précise Adonis dans la scène 8 de l'acte I). Van Putzenboum connaît très bien un certain Chopart à Rotterdam, Emile Chopart, « qui fait dans l'anisette » (acte I scène 14). Ces idiolectes enrichissent les dialogues par leur exotisme : « Moïa marowna ! Tetaëff polna coramaï momalsk scrowno ? », déclame le Prince dans la scène 9 de l'acte II...Le tout agrémenté par des papotages de galopins, des plaisanteries douteuses et pimentées de carabins en mal de bizutages. Les cuirs et velours du général et du prince rappellent l'accent franco-espagnol ou pseudo bolivien du général Irrigua dans la pièce représentée par Feydeau en 1894 et intitulée « Un fil à la patte ». Le dialecte pseudo slave ou les accents franco-belges de Van Putzenboum amènent au rire, mais un rire à se battre les flancs. Le germano-flamand laisse en javelle bien des tournures syntaxiques typiquement germaniques, notamment dans la scène 6 de l'acte III : « Alors, je t'apporte vite [ganz schnell] le chèque », « Oh ! ça est le compte ! [das ist das Geld ] ça est le compte ! » (...) « Compliments, hein donc » [na schön]. Sans oublier les sons gutturaux qui servent de suffixes germanisés à des mots bien français : « Ah ! te voilà, filske ! » (ibid.). Le parrain n'en manque pas une : il faut que « je la bise », promet-il à Marcel au sujet de la cocotte, dans la scène 12 de l'acte I. Les traditions grivoises du comique moliéresque ne sont pas davantage sacrifiées, sans jamais tomber dans la trivialité, quoique... la petite fille qui mouille sa culotte pendant la cérémonie du mariage sert d'occasion à des allusions très osées. Les sous-entendus s'apparentent parfois au lapsus : « le prince a eu la joie d'apprendre qui vous étiez », lance à la cantonade [ce mot indique aussi la partie du théâtre située sur les côtés, derrière les décors, et cachée aux spectateurs] le général Koschnadieff. Invitation fort peu cérémonieuse, à la hussarde, qui amène le public à finir la phrase : une « fille de joie ». Ce général slave tient à la fois du Cosaque - aide de camp à la fois entremetteur et vil suborneur - chargé de garnir l'oreiller du Prince Nicolas - et du Raspoutine sanguinaire infligeant au chambellan de la cour, Patchikoff, le supplice de la baignoire (acte II, scène 7). La visite rendue au Président de la République Française, M. Armand Fallières, est l'occasion d'inaugurations fort peu protocolaires celles-là, qu'il s'agisse de la chambre de Marcel Courbois, ou de celle d'Amélie d'Avranches où les amours ancillaires et autres caleçonnades du cocuage vont bon train (acte III, scène 1). La rapidité, telle est la caractéristique des dialogues de Feydeau : les répliques sont brèves, huit à dix mots en moyenne dans sa pièce, ce qui s'apparente à un match de ping-pong entre les personnages qui sont de vrais moulins à parole ! Les stichomythies font penser à des ballets de paroles... toujours saugrenues. Cette folie canalisée, cette fantaisie dans le jeu presque gratuit des réparties, les extravagances et le contenu irrationnel de bien des répliques (le parrain Padaboum qui habite la Hollande mais qui est d'Anvers, en Belgique) font de Feydeau l'inspirateur des loufoqueries de Pierre Dac, futur rédacteur de l'Os à moelle.
Et peut-être le concurrent de Louis Forton, le célèbre auteur de la bande dessinée intitulée Les Pieds Nickelés publiée également en 1908 dans la revue L'Épatant. Les Ribouldingue, Filochard et Croquignol et autres Bibi Fricotin (personnage créé en 1926) n'ont rien à envier à Boas (Geuldeb, abréviation facétieuse de geule de bois dans la bouche de Bibichon), à Mouilletu, Mouchemolle ou Cornette...L'onomastique est un art jubilatoire sous la plume de Feydeau !

Théâtre de divertissement tournant carrément le dos au théâtre intellectuel, le vaudeville chez Feydeau est un spectacle total où s'enchevêtrent danses, chants, cérémonies, valse des décors, musique militaire, ch½urs d'opéra... c'est un manège fou, une mécanique folle et déréglée, un monde baroque de l'erreur, de la simulation perpétuelle, à la Robert Houdin , grand magicien de l'escamotage. La plupart des dialogues de la pièce obéissent au principe du mode disruptif : le propos est très souvent interrompu ou fait l'objet de reprises littérales, minées par les écholalies. Le psittacisme fonde ce comique de répétition et rappelle la mécanique du rire exposée par un philosophe contemporain de Feydeau, Henri Bergson [1859-1941, auteur de l'essai philosophique « Le rire » publié en 1899]. La scène du mariage d'Amélie et de Marcel Courbois est un modèle du genre en matière de tohu-bohu et de charivari : tout est prétexte pour ces marmitons de cuisine à semer la zizanie, à faire du pétard. La salle des mariages offre le spectacle d'un chaos indébrouillable où règne l'impéritie, la confusion, bref l'anarchie... Les personnages se servent des apartés comme on se repasse des plats : on feint de se parler à soi-même, ou bien on disperse l'attention par des échanges entre comparses, à l'écart des autres. Ces dissipations incessantes rappellent les « potacheries » d'un Alfred Jarry [1873-1907, auteur de la célèbre farce « Ubu roi » rédigée vers 1888]. Les malentendus permanents, les intrigues qui toutes reposent sur une méprise initiale, permettent d'exprimer par des moyens théâtraux l'absurdité de nos institutions sociales...

Une satire sociale et politique...
Nul doute que cette cocotte, grande effeuilleuse au faîte de sa gloire, rappelle la célèbre tragédienne et croqueuse d'hommes Sarah Bernhardt, qui fut d'ailleurs la maîtresse de Feydeau (avant d'être amputée et chaussée d'une botte orthopédique suite à une tuberculose osseuse du genou). Ou bien encore la danseuse et hétaïre aux aguichantes gambettes, Mistinguett, chanteuse et vedette consacrée du music hall parisien. Amélie mime les danses saloméennes de Mistinguett, qui brûlait les planches de l'Eldorado à la même époque. Dans la pièce de Feydeau, on chante la romance, on danse le french cancan : le premier acte s'ouvre sur fond de chansons d'opéra (Caruso), ou de musique militaire (la Marseillaise jouée par la Garde Républicaine). Les différentes scènes sont ponctuées d'interludes sonores qui amènent le lecteur à se souvenir des heures de gloire du Moulin Rouge. Feydeau, tout comme le peintre Toulouse Lautrec [1864-1901], était lui aussi l'hôte habituel des bacchantes du ruisseau. Le Paris de la Belle Epoque n'aurait pas été si remuant et si drôle si le théâtre de boulevard et le vaudeville n'avaient pas existé. Le compositeur Jacques Offenbach [1819-1880] dans ses opéra-bouffes comme « Le château de Toto » se moquait dès 1868 des conventions en mettant en scène des héroïnes aux allures de cocotte. Eugène Labiche [1815-1888] lançait la comédie légère aux personnages caricaturaux comme on peut en trouver dans « Le voyage de M. Perrichon » (1860) et « Les chemins de fer » (1867).
Mais c'est Georges Feydeau, encouragé par Labiche d'ailleurs, qui lança la mode du vaudeville et en devint le maître incontesté. Le comique des pièces de Feydeau n'exclut pas, loin de là, une certaine vérité : la joie coquine de ce demi-monde, de cette fresque libertine, démontre que Feydeau se veut un apologiste de la noce, et la morale de la bourgeoisie fin de siècle n'est pas toujours sauve...Il croit encore au bonheur, même dans l'adultère, à la fougue de l'amour, qui bousculent toutes les conventions de l'époque. Finalement, Feydeau se montre très rabelaisien. La pièce met en scène des êtres libres : le désir, la jalousie, la possession de l'autre, la peur de le perdre, la séduction, la tentation....sont autant de formes de cette liberté. La comédie de boulevard, la comédie d'intrigue, un genre mineur ? Un divertissement théâtral ou bien une étude approfondie des caractères ?

Le dramaturge tape la même note : celle de la médiocrité des existences bourgeoises sans cesse tournées en ridicule....Ce théâtre nous offre une décapante satire, pleine de tendresse et de causticité, des classes moyennes, de la bourgeoisie bien pensante, de ce petit monde loufoque, une chronique très impertinente de la Belle Epoque, dont on saisit le halètement : Feydeau prend à bras-le-corps la société parisienne : il en sillonne le sous-sol ... Cette société cacochyme est une mine à ciel ouvert : une petite bulle qui renferme des scénarios simplistes, souvent stéréotypés, mais qui s'en prend à la bêtise des conventions bourgeoises, à l'absurdité de la comédie humaine en général. On reste pantois et fasciné par le sarcasme de ce vaudeville, par cette esthétique de la déglingue qui décrit ce monde interlope fait de bric et de broc ; on s'émerveille de la précision mécanique des situations et des rebondissements en cascade dont le comique féroce et poignant met les rieurs du côté de la satire des m½urs. Une pièce époustouflante d'imagination, diaboliquement construite, jamais ennuyeuse qui nous emmène au c½ur de cette société insouciante du début de siècle ; les clichés de la vie domestique, de la vie banale font leur entrée triomphale dans le théâtre moderne.

Mais pas seulement. La pièce égratigne aussi l'hypocrisie des hommes politiques, voire la corruption des puissants de ce monde. Certes, ces derniers se déguisent sous le titre et le masque d'un prince venu d'un lointain pays de cocagne, mais le lecteur n'est pas dupe. Cette littérature s'ouvre aussi à la réalité politique...en témoignent les allusions à l'affaire des fiches, autrement dit à la célèbre affaire des casseroles. Un député qui gifle un général de l'armée française sur les bancs de l'Assemblée Nationale, qu'on retrouvera asphyxié dans sa cheminée, la tête enroulée dans du papier journal, un Ministre de la Guerre condamné à démissionner... tout cela au lendemain du vote de la loi de séparation des églises et de l'Etat en 1905 qui voit triompher le jacobinisme combiste. « Occupe-toi d'Amélie » est aussi une ½uvre autobiographique : Feydeau passait sa vie dans les cafés, dans les tripots les plus malfamés, mais avait une table réservée chez Maxim's et jouait au baccara et à la roulette dans les cercles les plus aristocratiques. Il fut aussi coulissier en bourse, comme Etienne de Milledieu (remisier qui reçoit de ses clients des ordres de bourse pour les transmettre à des agents de change moyennant un pourcentage sur les bénéfices du courtage, acte I, scène 7), et connut des difficultés financières (comme son personnage Marcel Courbois), courant la dot de sa future épouse, Marianne Carolus-Duran.

Le mot de la fin...
Feydeau renoue avec la comédie antique, celle de Plaute, par exemple (Titus Maccius Plautus né vers – 254 avant notre ère et mort à Rome en – 184). Le général Koschnadieff, le Prince de Palestrie nous font bien souvent penser au Miles Gloriosus de ce dramaturge latin (Le soldat fanfaron joué en - 203) en tant qu'archétypes de Matamore, personnage de la commedia dell'arte et de la tragi-comédie de Corneille (L'Illusion Comique - 1636). Le comique troupier ou de garnison
(comique bas et outré) est très présent dans les trois actes. Feydeau, surnommé « l'horloger du théâtre » manifeste dans cet imbroglio un talent eclectique, et montre une ingéniosité égale à son maître, Eugène Labiche : Feydeau n'est jamais aussi à l'aise que dans l'excès et l'outrance.... On est loin des premiers balbutiements du genre vaudevillesque, qui ne sait pas où il va, avec ses histoires de pots de chambre, de purgation, de fausse grossesse ou de clefs perdues ... Après « Un fil à la patte » (1894), « La Dame de chez Maxim » (1899), « La puce à l'oreille » (1907) et « Feu la mère de Madame » (1908), Georges Feydeau porte le vaudeville au sommet de sa gloire, passant le bel âge où l'on est simplement gourmand pour entrer dans celui où l'on est gourmet...
La verve acide du caricaturiste rappelle celle de Beaumarchais, l'auteur du « Barbier de Séville » (1775) et du « Mariage de Figaro ou la folle journée » (1784) Une forme d'écriture théâtrale naturelle, spontanée...caractérise ce vaudeville, cette comédie légère, divertissante, fertile en intrigues et en péripéties aussi burlesques qu'inextricables, pleine d'imbroglios sentimentaux. Il faudrait aussi souligner l'influence des comédies et des personnages louftingues d'un Georges Courteline [1858-1929] l'auteur des « Boulingrin », de la « Peur des coups » ou du « Commissaire est bon enfant » , pièces qui précèdent de peu celle de Feydeau. L'influence des comédies de Jules Renard est également perceptible : on pense bien sûr au « Plaisir de rompre » et au « Pain de ménage » représentées sur la scène parisienne au tournant du siècle. On s'occuperait si bien à lire ces petits chefs d'½uvre de la littérature française !

Document personnel du professeur, consultable sur : http://bmirgain.skyblog.com

ECRITURE D'INVENTION

Faire l'éloge de la pièce de Georges Feydeau...


Eloge de la pièce de théâtre « Occupe-toi d'Amélie «, Feydeau (1908), par L.V.
« Occupe-toi d'Amélie », est une pièce composée de trois actes et de quatre tableaux. Elle fut créée à Paris le 15 mars 1908 au théâtre des Nouveautés. Ce vaudeville est généralement considéré comme le chef-d'oeuvre de Georges Feydeau. Les indications de mise en scène, comme les décors, les déplacements des personnages sont chez Feydeau l'objet de descriptions minutieuses et détaillées. Ici, notamment, le « truc » de la couverture, à l'acte II, est longuement expliqué avec force précisions mécaniques. Ce vaudeville plein d'un humour juvénile met en scène les malheurs d'un jeune homme à la poursuite de son héritage.

L'ingéniosité de l'auteur, Feydeau, se manifeste dans son art de mener plusieurs intrigues de front, tout en tirant de leur étroite succession un grand ressort comique. A partir de quelques données, il sait capter l'attention du lecteur et lui mettre l'eau à la bouche. La pièce se déroule avec une logique implacable, les situations découlant nécessairement les unes des autres - ce qui a valu à Feydeau le surnom "d'horloger du théâtre"... La fantaisie est réservée aux dialogues : jeux de mots, calembours et plaisanteries sans nombre les émaillent sans cesse. De nombreuses fois, les personnages vont se retrouver dans des situations assez incongrues, dans le seul but de faire rire le lecteur.

Le jeu du triangle amoureux d'Amélie qui concerne Etienne de Milledieu, Marcel Courbois et le Prince de Palestrie est naturellement fort comique. Cette meneuse d'hommes est présentée comme souriante, enjouée, dominatrice et cependant adorable. Les origines sociales de chaque personnage contribuent au comique de situation : Amélie fait partie d'une classe sociale peu élevée, mais elle est convoitée par le Prince de Palestrie. Cette jeune femme éprouve du plaisir à se faire désirer, elle fait la sourde oreille quand le prince lui parle de conclure un marché « nocturne » , et laisse entendre à tous les autres qu'elle aime par-dessus tout Etienne.

Ainsi, cette ancienne domestique convertie en béguineuse fait chavirer le coeur d'un aristocrate, après une entrevue au gala du Français. En séjour à Paris, le Prince envoie son officier pour demander à Amélie qu'elle lui accorde ses faveurs, pour une nuit. Nicolas de Palestrie l'amadoue en lui offrant des fleurs et en proposant à son père titres et médailles...

Cependant, son compagnon, Etienne, est appelé a faire son service militaire à Rouen, et va devoir s'absenter durant plusieurs jours. Cette situation va arranger le Prince, mais aussi Marcel, qui a décidé d'épouser Amélie. En effet, s'il arrive à se marier, il pourra toucher l'héritage de son parrain Van Putzeboum. S'en suivra alors un faux mariage, où tous les préparatifs finiront par aboutir à un vrai mariage, avec un maire plus vrai que nature !
Etienne , de retour à Paris suite a une épidémie, a tout manigancé.

Feydeau va prendre un malin plaisir à noyer cette cérémonie du mariage dans un tohu-bohu ant la scène comme un sacré fait une satire sociale de cette cérémonie civile en décriv
tohu-bohu, où les personnages effectuant un faux mariage n,écoutent pas les instructions du maire, se déplacent selon leurs envie et parlent à la moindre occasion. Il se moque ainsi de la morale bourgeoise et chrétienne, en faisant éclater son propre intérêt et évoque en même temps l'obsession du culte de la virginité. Tout est mis en place afin que le lecteur prenne conscience que la situation est plus que ridicule. Les détails, comme lorsque la petite fille renverse son plateau d'argent par terre et fait voler toutes les pièces de monnaie partout, ou lorsqu'irène fait son entrée en scène et que tous le monde se retournent vers elle.

Durant la pièce, les personnages, notamment Amélie, s'expriment dans le registre du comique bas et outré. Amélie d'Avranches aime l'argot parisien : « Mon colon ! ». Van Putzeboum scande chacune de ses phrases par « filske » et donne dans l'accent flamand.

La pièce est à lire, à relire, encore et encore, afin de comprendre tous les petits détails, tellement importants pour l'histoire. Cette pièce de théâtre étrangement poétique se lit avec un sourire aux lèvres, tout cela fait de Feydeau le roi incontesté du vaudeville.

Julie Laurent, extrait tiré du journal «Théâtrales»,


Occupe-toi d'Amélie
Une pièce de Georges Feydeau

Je vais tenter de vous faire découvrir « Occupe-toi d'Amélie » de Georges Feydeau, un auteur dramatique français de la deuxième moitié du XIXème siècle, connu pour ses très nombreuses pièces de théâtre.

Tout d'abord parlons de l'intrigue de ce vaudeville.

Amélie d'Avranches est liée avec un certain Etienne de Milledieu, son amant. Ce dernier part faire son service militaire à Rouen, « ses 28 jours ».Etienne confie la garde de sa maîtresse et à son ami Marcel. Celui-ci profite de la situation pour organiser un faux mariage avec Amélie, ce qui lui permettra de toucher un héritage.
D'autre part, le prince Nicolas de Palestrie jette son dévolu sur Amélie qui le prend pour un faisan de choix. Pour finir, Etienne revient de son service pour cause d'épidémie. Cette situation devient de plus en plus cocasse tant elle se complique pour chacun des protagonistes.

Précisons pour les amateurs des histoires qui finissent bien que c'est le cas dans cette pièce. Mais il convient ici de ne rien révéler de plus aux curieux dans le but de ne pas compromettre le suspens de la lecture. C'est pourquoi je ne parlerai pas du dénouement. L'intrigue de la pièce est complexe !
Précisons quelques traits de caractère de l'héroïne, Amélie. C'est une cocotte, en fait une demi-mondaine ou courtisane. Ces femmes, généralement célibataires, se faisaient entretenir par un homme ayant de l'argent, du pouvoir, voire un titre de noblesse... Un tel personnage est primordial dans cette histoire : en effet d'après la profession de la dame, vous pouvez déjà imaginer quelqu'un d'extrêmement séduisant, qui ne manque certainement pas d'intelligence et, il en fallait pour réussir dans son « métier » ! Il suffit de considérer sa dextérité dans la scène 3 de l'acte II (le « truc de la couverture »). . Feydeau rend hommage à la gente féminine ...
Loin de penser qu'Amélie soit le seul personnage présentant un intérêt dramatique, j'ai le devoir de vous dire aussi que cette pièce regorge de procédés comiques. Parlons des autres personnages. Prenez par exemple le général Koschnadieff, aide de camp du Prince Nicolas de Palestrie (un pays improbable et qui ressemble pourtant à la Russie de l'époque du tsar Nicolas II). Van Poutzeboum, c'est le parrain de Marcel ; son nom est formé de deux mots : putzen qui signifie « faire le ménage » en allemand, et boum, une onomatopée, presque un mot d'enfant. Il est chargé de remettre son héritage à Marcel, mais seulement lorsqu'il sera marié. Koschnadieff est avant tout un personnage grossier, appliqué à suivre le protocole et à accomplir les ordres du prince Nicolas. Le général exécute bêtement les ordres : son accent slave et sa cruauté le rendent ridicule.
Van Poutzeboum n'est pas moins ridicule. Il a lui aussi eu droit à un accent, belge qui plus est, et qui va parfaitement avec sa manie d'appeler son filleul « filske » ou de jurer avec des mots tels que « godferdom ». Il est le seul à ne pas savoir que le mariage de Marcel et d'Amélie est faux; ce qui lui donne une véritable puissance comique.
Et pour en finir avec le comique qui hisse cette pièce extraordinaire au rang de phénomène littéraire, examinons ses autres aspects : « Occupe-toi d'Amélie » est rempli de jeux de mots et de situations burlesques. Cette pièce ne comporte pas une scène qui n'en soit dépourvue. Feydeau a le pouvoir de donner à travers chacune de ses répliques, de ses tirades, une envie de rire. Il en va de même pour chacune des situations qu'il met en scène, comme lorsque le général demande à Amélie de préciser la date de l'entrevue avec le Prince. Ou bien lorsque le maire attend un « oui » et que tous deux répondent non à ses questions sans s'en rendre compte. De même, lorsque Marcel et Amélie se réveillent en fin de matinée après une soirée bien arrosée... Ils se demandent s'ils ont commis l'irréparable ou non.

Il est utile de préciser que cette pièce est un vaudeville ...Pour tous ceux qui ne le sauraient pas, le vaudeville est une comédie sans prétention psychologique ni morale, fondée sur un comique de situations, d'intrigues et de quiproquos. « Occupe-toi d'Amélie » est l'occasion de découvrir le vaudeville car ce chef d'½uvre marque la fin de l'âge d'or du théâtre de boulevard.

En définitive, cette pièce de Georges Feydeau est un trésor de la littérature qui allie toutes les qualités du vaudeville avec une intrigue pleine de suspense. C'est une pièce qu'il faut lire au moins une fois dans sa vie. Prenez garde lecteur ! Vous n'arriverez peut-être pas à lâcher des mains ce livre tant que vous n' aurez pas lu le mot « rideau ». D'une virtuosité et d'une inventivité rare, « Occupe-toi d'Amélie » est une pièce qui se dévore avec un plaisir jubilatoire.
T.C

Une autre copie d'un élève...

Culture c'est à vous
Littérature - Le théâtre de Georges Feydeau
LA MYTHIQUE PIECE : OCCUPE-TOI D'AMELIE par C.C.

Pour cette toute première, mon choix s'est tourné vers un livre très drôle et divertissant, Occupe-toi d'Amélie, un vaudeville de Georges FEYDEAU. La pièce fut achevée en 1908 et reçut un accueil plus que chaleureux des spectateurs.
La pièce se déroule à Paris, c'est la Belle Epoque et notre capitale fait belle figure dans le monde entier. Elle devient la vitrine du monde avec ses imposantes avenues bordées de hauts et emblématiques immeubles, redessinés par le baron Haussmann, mais aussi avec les expositions universelles pour lesquelles la tour Eiffel est construite et Paris est revêtue de lumière. Cette époque d'avant la grande guerre est le symbole de grands changements, les femmes s'émancipent, la mode est bouleversée, les cabarets sont très prisés, le cinéma apparaît... Autant de changements dont est imprégnée la pièce Occupe-toi d'Amélie de Feydeau.
La pièce de théâtre met en scène une « cocotte », qui , pour rendre service au meilleur ami de son amant accepte de jouer le rôle de sa prétendue jeune épouse. Marcel Courbois, le faux mari a besoin de ce faux mariage pour pouvoir récupérer l'héritage que son père a confié en fidéicommis à son parrain. Son père voulait qu'il ne touche son héritage qu'à la condition de s'être marié. Etienne, l'amant amoureux d'Amélie, notre « cocotte », et Irène, la maîtresse de Marcel apprennent la nouvelle du faux mariage avec peu d'enthousiasme, mais ils font confiance à Marcel. D'ailleurs, Etienne lui demande de s'occuper correctement d'Amélie pendant qu'il part faire les vingt-huit jours de service militaire obligatoire à Rouen.
Mais ... bien des choses vont arriver durant son absence. Peut-être bien heureusement ou malheureusement, le retour d'Etienne se fait bien avant la fin de son service militaire à cause d'une épidémie d'oreillons. Il se voit informé par le parrain de Marcel que ce dernier et sa « cocotte » auraient couché ensemble. Alors pour se venger, Etienne leur prépare un faux vrai mariage.... Puis c'est au tour de Marcel de se venger...
Cette pièce de théâtre est un vaudeville léger, plein d'humour, elle se laisse lire avec plaisir et enjouement. Elle évoque le badinage, la tromperie amoureuse, mais pas dans un cadre traditionnel. L'auteur a choisi comme personnage principal, une « cocotte », une luxueuse fille de joie qui vient du demi-monde et qui s'immisce dans le grand monde avec ses manières boulevardières. Ce cadre lui permet par la suite de confronter ces deux mondes, aux antipodes l'un de l'autre en proposant de drôles de rencontres comme par exemple celle entre une comtesse richissime et notre « chère cocotte ». D'ailleurs, FEYDEAU use à merveille de ces rencontres absurdes, de ces chassés-croisés qui font pétiller cette oeuvre. Tout au long de celle-ci les personnages qui ne devraient pas se rencontrer se retrouvent forcement dans la même pièce et s'échangent malencontreusement ce qu'ils devraient garder pour eux. Ainsi un perpétuel comique de situation mêlé d'un riche comique de mots alimente ce vaudeville. De cette façon, ces nombreuses scènes essentielles à la pièce font progresser et bouleversent l'intrigue de manière à la rendre très attrayante.
En plus de ces absurdes chassés-croisés l'auteur crée une pièce de théâtre enivrante à cause des nombreux mouvements qui créent les rencontres absurdes (en effet les didascalies qui informent les lecteurs des mouvements des personnages selon les situations, rendent les contextes plus vrais et donc plus amusants), mais aussi par l'emploi très créatif d'accessoires comme par exemple « le truc de la couette » qui contraint même l'auteur à expliquer au lecteur comment la scène peut être jouée.

La trame, les décors, contribuent à rendre cette pièce magique mais que serait-elle sans ses personnages atypiques et hauts en couleur ? La mise en place du comique de caractère est très élaborée. Ainsi Amélie nous apparaît sous milles facettes, au début si franche et fidèle à Etienne, toujours pétillante et délurée (elle arrive même, une nuit à dormir en gardant ses bottines aux pieds) puis ensuite, d'humeur à batifoler avec d'autres ... Amélie est un personnage plutôt instable mais elle n'est pas la seule à faire preuve d'une personnalité hors norme. Marcel radote, il répète plusieurs fois que son parrain va arriver. Son parrain, lui, écorche les mots car « il est hollandais, mais il vient d'Anvers ». Le prince de Palestrie (un pays de l'Est inventé par l'auteur) est une vraie brute épaisse qui ne pense qu'à s'adonner au plaisir sexuel et son aide de camp, Koschnadieff n'est pas très délicat non plus (il martèle tous les mots) ; et lorsqu'il va proposer à Amélie l'offre du prince et qu'il lui dit que le prince a « le pépin» pour elle -au lieu de béguin- il passe pour un imbécile. Irène, elle, est plus réservée, un peu niaise et ignorante (lorsqu'elle rencontre Amélie, celle-ci lui dit que son premier amant était un Danois, et Irène demande si c'était un chien. En outre, la comtesse n'assume pas le fait d'avoir un amant... FEYDEAU ne va rien laisser au hasard, tout est fait dans ce texte pour apporter le plaisir et le rire. En effet même les noms de certains personnages sont amusants comme
Par exemple Bibichon, Koschnadieff, ou encore le parrain de Marcel Courbois, Van Putzenboum. D'ailleurs on retrouve l'onomatopée « boum » à la finale du patronyme qui donne une dimension comique au personnage. L'auteur a même inventé une langue imaginaire pour que les deux hommes de Palestrie communiquent entre eux. En espérant que vous vous laisserez aller à un moment de pur plaisir en dévorant cette pièce si plaisante. CC.

DEUXIEME COPIE D'UNE AUTRE ELEVE DE LA CLASSE

Occupe-toi d'Amélie est une pièce de théâtre écrite en 1908 par Georges Feydeau, le plus grand comique après Molière. Elle a été jouée 228 fois en moins d'un an, entre sa création et 1909.C'est un vaudeville (comédie gaie dépourvue de prétention littéraire, et dont le comique est principalement fondé sur la situation des personnages) qui relate l'histoire d'une jeune fille, une cocotte, prostituée de luxe connue pour ruiner ses amants en dépenses somptueuses (fêtes, bijoux, maisons...). Cette dernière, nommée Clémentine Amélie Pochet, se fait appeler par un pseudonyme, comme toutes les cocottes, afin de se donner de l'importance face à leurs amants: Amélie d'Avranches. Ce personnage est humain et finement découpé. Cette demoiselle est souriante, séduisante, et très coquette : c'est une « dévoreuse d'hommes ».

Alors âgée de 21 ans lorsque se déroule l'histoire, la jeune femme Se retrouve confrontée à Irène, la Comtesse de Prémilly. Elle est issue d'un milieu aristocratique; c'est une femme naïve. Elle est aussi très angoissée à l'idée qu'Amélie doive épouser son amant. C'est l'objet de sa visite. Or, Marcel Courbois, l'amant d'Irène, arrive chez Amélie et lui apprend qu'il a un contrat avec son oncle Van Putzenboum: s' il se marie, ce dernier lui donnera les 12 000 francs promis et gardés par son père avant sa mort. Avant cette arrivée bouleversante, Amélie n'en était pas informée, elle a donc rassuré Irène en lui expliquant qu'il s'agira d'un mariage blanc.
Entre temps, elle reçoit la visite du général Koschnadieff lui annonçant que le prince Nicolas de Palestrie (la Palestrie est un pays inventé par l'auteur pour sa pièce) désirerait passer du temps avec elle, dans son lit. Cet ouvrage plein d'humour nous relate tous les événements que cette cocotte va vivre : sa liaison avec aussi bien le prince (qui aura reçu une lettre d'elle, par erreur, qui était en fait destinée à son père et non à lui) qu'avec Marcel Courbois, celui qu'elle « doit » épouser, alors que son propre amant, Etienne de Milledieu, est absent en raison de ses 28 jours de période militaire à Rouen.
Dans cette pièce datant du siècle dernier, on se rend compte qu'il n'y a jamais de vide, mais toujours de l'action: à chaque moment qui pourrait être ennuyeux, il y a toujours un personnage qui arrive, et il s'agit chaque fois de la seule personne qui ne devrait surtout pas être là. C'est alors que commence une série d'explications à n'en plus finir entre les personnages, ce qui crée des situations comiques à longueur de temps.

C'est une étude très fouillée de personnages complexes aux motivations subtiles que nous propose Feydeau. En effet, les personnages sont très bien choisis. Par exemple, rien qu'à entendre Van Putzeboum, le nom de l'oncle à Marcel Courbois, on sent déjà un peu de ridicule, mais quand on l'imagine dans ses actions et qu'on l'entend parler, on comprend tout de suite qu'il est très naïf sur certains points. Il en est de même pour le Général Koschnadieff, qui lui est sûrement le plus borné de tous. On peut le soupçonner lorsqu'on l'entend dire, lors de sa première discussion avec Amélie, « Oh ! Son Altesse est très éprise ! Elle a le pépin... comme vous dites ! ». Il fait des jeux de mots sans s'en rendre compte et parle de n'importe quelle façon. De plus, Feydeau a utilisé le français écorché, l'argot, et la langue populaire, ce qui accentue les paroles comiques de personnages déjà amusants en soi...
L'auteur joue aussi avec les effets du réel et de l'illusion. Il a choisi des personnages simples malgré tout, ce qui rend la pièce facile à lire et accessible à tous. C.M.

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#Posté le mardi 04 janvier 2011 09:39

Modifié le samedi 15 janvier 2011 06:18

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