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Cours de français en ligne (par B. MIRGAIN)

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Bernard.Mirgain@ac-nancy-metz.fr

Mise en ligne de cours de français. Aide gratuite pour les élèves.

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APPELONS UN CHAT UN CHAT ! ETUDE DE LA METAPHORE.

La métaphore fait partie de la catégorie des tropes. Un trope est un procédé langagier, une figure de style, une manière de dire quelque chose en détournant le sens premier d'un mot.

Plus simplement, lorsque dans un texte, le chat n'est pas un chat, il y a métaphore.  Mais si le chat est bien un chat (un chat domestique, de gouttière, un chat siamois, chartreux,  angora, persan, ou ce que vous voudrez qui fasse ), qu'il miaule en poussant des « miaous, miaous », qu'il ronronne, passez votre chemin, il n'y a rien d'autre à comprendre que le fait qu'il va sans doute sortir  ses griffes pour se nourrir de petites souris. En revanche, par métaphore, le « chat fourré » désigne chez Rabelais et La Fontaine un magistrat.  Barbey d'Aurevilly assimile de façon imagée les femmes à « des chattes de velours ». En allemand, on entend des tours de langage qui vont dans le même sens métaphorique : « Das ist für di Katz » ! (cela ne sert à rien !),  « die Katze aus dem Sack lassen » (vider son sac). En France, « avoir d'autres chats à fouetter » est une façon imagée de dire que l'on a des choses bien  plus importantes à faire. Outre-Rhin, où l'on répugne à flageller les minets, on dira : « ich habe andere Steckenpferde zu reiten ». (j'ai bien d'autres chevaux de bois à monter, hobby horse en anglais). Outre-Atlantique, on préférera « I have bigger fish to fry ».

Les exemples d'emplois imagés ne manquent pas. Si dans un texte donné, le mot « vache » renvoie à un animal domestique à cornes, qui donne du lait et pousse des meuglements (meuh ! meuh !), inutile de chercher autre chose que ce à quoi s'applique ce mot, à savoir la femelle d'un bovidé. A rebours, dans l'argot de l'aéronautique, « aller aux vaches » signifie faire un atterrissage forcé.

Pourquoi ce terme si bizarre de « trope » ? Le verbe « trepein » en grec (formé à partir du grec τρόπος) veut clairement dire « tourner ». On trouve ce radical dans « héliotropisme » (qui se tourne dans la direction de la lumière). Un héliotrope est une plante qui tourne avec le soleil, comme le tournesol.

Quand on utilise un mot dans un autre sens que celui qui est le sien (un « chat fourré », « des chattes de velours »), on détourne son sens premier, son sens propre, comme disent les grammairiens. Bref, on emploie ce mot avec un autre sens, on a tourné l'expression autrement. Si le chat est vraiment un chat, on parlera de sens non-tropique (pas de détournement de sens dans l'acceptation du terme, notre petit Mistigris !). Si le chat n'est pas un chat, l'expression n'est pas comprise dans son sens premier de « félin », nous avons affaire à un sens nouveau (le sens « tropique », obtenu par un détournement, puisqu'on a tourné le sens dans une autre direction).

Métaphore in praesentia et métaphore in absentia

Quand deux réalités sont rapprochées en raison d'une ressemblance que l'on veut clairement montrer (« cet homme est un chien ! »), on confronte le comparé (terme non tropique « homme ») à un comparant (« chien », sens tropique, détourné, de filou, dur en affaires, qui ne fait pas de cadeaux). Dans le cas où il y a cette double indication de sens (« homme » - « chien »), on dira que le trope est « in praesentia » (le comparé et le comparant sont présents tous les deux dans la phrase). A l'opposé, quand seul le terme tropique est mentionné, on parlera de trope « in absentia » (« regardez ce vieux chien ! »).

Etude de métaphores en contexte

Pour faire simple, on se contentera ici d'étudier deux métaphores in praesentia, que l'on trouve dans deux vers extraits d'un poème de Théophile Gautier :

Le dahlia met sa cocarde
Et le souci sa toque d'or.

La métaphore, nous l'avons expliqué, opère sur le terrain d'un deuxième sens des mots, qu'on appelle sens figuré, figuratif, imagé. Ce sens figuré est dérivé d'un sens propre, avec lequel il entretient un rapport de ressemblance ou d'analogie. Ce lien de ressemblance joue un rôle dans la reconnaissance du sens (au niveau cognitif).

Le sens métaphorique contient cette relation de ressemblance de façon évidente. Un lien suffisamment fort pour éviter une rupture isotopique. La métaphore implique une connaissance des mots et des choses, de leurs correspondances dans un contexte qui est donné par l'énoncé. 

Impossible de décrypter le vers de Théophile Gautier « Le dahlia met sa cocarde » si l'allocutaire ne sait pas ce qu'est une cocarde. Cette incompétence interprétative se traduit par le fait que l'information sémantique posée par l'énoncé (et factuellement apportée par le locuteur) n'est pas filtrée par l'allocutaire.

Il suffit de visualiser l'opération mentale :

APPELONS UN CHAT UN CHAT ! ETUDE DE LA METAPHORE.
                                         la fleur de dahlia
APPELONS UN CHAT UN CHAT ! ETUDE DE LA METAPHORE.
                                                la cocarde tricolore
La transmission de l'information est d'autant moins possible si le récepteur n'a aucune idée précise de cette plante tubéreuse qu'on identifie par le mot « dahlia » (tiré du nom du botaniste Andrea Dahl). La lecture « figurée » implique d'abord la « lecture propre ». Ces deux lectures vont de pair.  Le sens habituel du mot « cocarde » doit être compris dès le départ. L'énoncé force le récepteur à construire le sens donné à « cocarde » à partir de l'identité de la chose référée, de l'objet dont il est question  (la cocarde nationale, patriotique aux couleurs bleu-blanc-rouge, morceau d'étoffe tricolore plissé en rond ou en n½ud de ruban, et plus généralement insigne, emblème, ornement en tissu). 
 
C'est un nouveau départ linguistique qui est charrié par la métaphore. Identifier la corolle, le calice du dahlia en plein fleurissement, l'ensemble de ses pétales (l'inflorescence multicolore de cette plante) à une cocarde, c'est une manière propre au poète de présenter cette fleur à ses lecteurs. Cette évocation factuelle témoigne d'une volonté de donner à voir. C'est une vision momentanée de Théophile Gautier qui oblige le destinataire à opérer un travail de logique interprétative. La métaphore est une figure somme toute très personnelle, réinventée par chaque auteur au gré de sa subjectivité et de sa créativité. Cette métaphore de  la cocarde repose sur un rapport de ressemblance entre deux réalités pourtant distinctes au départ.  Les tropes sont le fruit d'associations mentales qui conduisent à un changement de sens des mots employés.

Ajoutons que la métaphore ne se contente pas d'un vernis verbeux. Toute image présuppose une intentionnalité. Par la métaphorisation, Gautier cherche d'abord à livrer à l'½il une forme sculpturale. Les métaphores plastiques de la cocarde et de la toque installent une géométrie dans l'espace (dénotation du volume, rapprochement de formes).

Par ailleurs, la représentation imageante s'emmaillote de connotations diverses : la vigueur foisonnante et l'exubérance des couleurs de la plante sont associées implicitement à une sorte de fierté patriotique. Envisagées de ce point de vue, les deux métaphores montrent que Théophile Gautier veut anthropomorphiser la nature. Il s'agit d'un déplacement dans l'ordre du réel. La personnification consiste à assortir les éléments de la nature (dahlia, souci) d'attributs humains (une coiffe, un couvre-chef). Elle porte sur les caractéristiques physiques des végétaux. Pour mieux leur donner, le procédé est assez ordinaire, du sentiment, des passions, une vie plus active encore.

Certaines remarques formulées ci-dessus peuvent être reproduites à propos de l'analogie poétique du vers suivant :

Et le souci sa toque d'or.

A telle enseigne que l'on peut parler ici de métaphore filée. Dans cette séquence de vers, le comparant nous laisse percevoir des points communs, des similitudes. Les deux métaphores (corcarde, toque) sont reliées l'une à l'autre en raison de l'aspect particulier de la référence. Elles utilisent les mêmes composantes (équipements de l'accoutrement vestimentaire des humains), qui ont donc un rôle conjonctif.


APPELONS UN CHAT UN CHAT ! ETUDE DE LA METAPHORE.                                                      la fleur du souci à pompon
APPELONS UN CHAT UN CHAT ! ETUDE DE LA METAPHORE.                                                            la toque

Le souci (du bas latin solsequia, chicorée sauvage) est une fleur de jardin à pompons jaunes, aux coloris jaune vif, doré. En chapellerie, la toque s'applique à toute coiffure, à fronces, à visière. Dans le vocabulaire de l'art culinaire, la toque désigne une coiffure en toile blanche portée par le cuisinier. Difficile d'établir un lien entre la « toque d'or » dans le vers de Théophile Gautier avec le calicot blanc ou le chapeau de cuisine. Le souci, qui est une fleur aux pompons jaune-orangé vif, fait penser davantage à une toque cosaque, en fourrure d'astrakan. La toque tend à exprimer l'idée d'un volume en forme de boule, de touffe (la fourrure bouclée de laine). Dans cette cohabitation de significations, le sens tropique permet de délimiter les contours du processus métaphorique. Les images de la cocarde et de la toque sont des tentatives abouties de figurations inédites de la réalité. Réalité que Théophile Gautier fait renaître dans une efflorescence de beauté, perlée d'émotions sincères ressenties au gré d'extrapolations imaginaires, assez enfantines ici. L'imaginaire s'incruste de  plain-pied dans les vers, il infuse l'écriture poétique. Dans cette relation avec le semblable, les métaphores sont des créatures imaginaires en gestation qui recomposent le territoire de la réalité. Elles conversent en silence avec la conscience perceptive du lecteur.

La métaphore témoigne de la capacité à rendre l'émotion d'une toute première rencontre avec les mots en fouillant dans les formes langagières. C'est un processus de création qui doit son développement fécond aux impressions visuelles. Comme si cette sensation visuelle avait envahi notre cerveau par un jeu de miroirs. Plutôt que de parler de rhinolophes, de minioptères ou de murins (autrement dit de chauves-souris), le locuteur emploiera l'expression devenue imagée « les princesses de la nuit ».


Il en va de même pour les arts visuels et notamment la peinture. Dans le tableau de Picasso, qui a été peint pour dénoncer le bombardement de Guernica par l'aviation nazie de la Légion Condor le 26 avril 1937, la tête de taureau (allusion au Minotaure se nourrissant de chair humaine) représente le dictateur fasciste Franco

APPELONS UN CHAT UN CHAT ! ETUDE DE LA METAPHORE.
 et le cheval la jeune République espagnole.

APPELONS UN CHAT UN CHAT ! ETUDE DE LA METAPHORE.
   Une chose est certaine, la métaphore installe une langue étrangère dans l'usage courant d'une langue, cherchant à contrecarrer la pesanteur de nos expressions quotidiennes.

    La métaphore peut être considérée comme une comparaison elliptique qui confronte des réalités qui sont apparentée ou pas du tout. La comparaison procède par une juxtaposition du comparé (ce dont il est parlé) et du comparant (partie de la comparaison qui fait image avec la chose dont il est question). Prenons l'exemple suivant : « Ça tombe comme à Gravelotte ! ». La comparaison avec une pluie battante, torrentielle, une ondée diluvienne, entretient un lien de cohérence logique avec la force impétueuse et la densité des tirs d'artillerie des forces prussiennes en 1870 sur la commune de Gravelotte, située sur l'axe Metz-Verdun. Le déluge d'acier qui s'est abattu sur ce village a donné naissance à l'expression « pleuvoir comme à Gravelotte » en cas de tornade orageuse ou de grêle. Pour que l'intersection soit comprise (cela va de soi pour les locuteurs de Lorraine), encore faut-il que la valeur du comparant soit explicitée (bombardements la guerre franco-prussienne de 1870), que la comparaison s'abstient de préciser explicitement.

     De la même manière, la métaphore opère une confrontation, une équation, mais en effaçant la signalétique de la comparaison (« ainsi que », « de même que », « tel que », « pareil à », « comme », etc...). Certaines métaphores sont frappées au coin de l'absurde dans le cas où elles se permettent de jouer avec les invraisemblances. Elles admettent alors des répercussions diverses dans les profondeurs invisibles de l'inconscient (jeu avec les ambiguïtés allusives, elliptiques). Dans les textes surréalistes, bien des métaphores à l'étrangeté flottante troublent la tranquillité cartésienne du lecteur.

Ceci dit, bien des expressions courantes ne sont plus perçues comme des constructions métaphoriques (verbe « arriver » issu du latin « ad ripam ire »). Etymologiquement, « considérer » c'est regarder les étoiles, « délirer », sortir de son sillon. Il est question alors de métaphores lexicalisées, momifiées dans le langage courant. La constante métaphorique n'est pas immédiatement accessible. La compréhension dépend aussi des compétences linguistiques des usagers.

Pour conclure, on admettra que la métaphore pointe son nez dans ce que les poètes peuvent considérer comme des lacunes du réel. Découvrant et réinventant à chaque fois une nouvelle place aux objets dans le monde que l'on observe. Cette façon de faire est un jeu avec les mots, une façon de dire l'indicible, de donner forme à une absence. Tout en permettant au lecteur de s'y retrouver...                                               Bernard Mirgain
 
Ce que disent les hirondelles
Chanson d'automne

Déjà plus d'une feuille sèche
Parsème les gazons jaunis ;
Soir et matin, la brise est fraîche,
Hélas ! les beaux jours sont finis !

On voit s'ouvrir les fleurs que garde
Le jardin, pour dernier trésor :
Le dahlia met sa cocarde
Et le souci sa toque d'or.

La pluie au bassin fait des bulles ;
Les hirondelles sur le toit
Tiennent des conciliabules :
Voici l'hiver, voici le froid !

 
Recueil poétique « Emaux et Camées » - 1852

Théophile Gautier [1811-1872]

Pour rire un peu tout en révisant sa liste de figures de style ou procédés rhétoriques, cliquer sur :

https://www.youtube.com/watch?v=ByDNEsBNf24

Retour au sommaire :http://bmirgain.skyrock.com/
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#Posté le samedi 13 mai 2017 05:18

Modifié le dimanche 04 juin 2017 05:09

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